Chapitre 1 – Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?

Objectifs d’apprentissage

  • Savoir que le marché est une institution et savoir distinguer les marchés selon leur degré de concurrence (de la concurrence parfaite au monopole)
  • Savoir interpréter des courbes d’offre et de demande ainsi que leurs pentes, et comprendre comment leur confrontation détermine l’équilibre sur un marché de type concurrentiel où les agents sont preneurs de prix.
  • Savoir illustrer et interpréter les déplacements des courbes et sur les courbes, par différents exemples chiffrés, notamment celui de la mise en œuvre d’une taxe forfaitaire.
  • Savoir déduire la courbe d’offre de la maximisation du profit par le producteur et comprendre, qu’en situation de coût marginal croissant, le producteur produit la quantité qui permet d’égaliser le coût marginal et le prix ; savoir l’illustrer par des exemples.
  • Comprendre les notions de surplus du producteur et du consommateur.
  • Comprendre la notion de gains à l’échange et savoir que la somme des surplus est maximisée à l’équilibre.

Découvrez en vidéo : Le marché, une institution avec différents degrés de concurrence.

Durée : 5:04

Approfondissement : Encadrement des loyers et rationnement

Notions clés : courbes d’offre et demande, pentes des courbes, équilibre sur un marché concurrentiel, prix plafond

Document 1 (Lecture de graphique)

Document 1 (Lecture et Graphique)

Document 2 (Schéma de microéconomie)

Document 2 (Schéma de microéconomie)

Document 3 (Lecture d’article d’un quotidien national)

L’encadrement des loyers peut-il être efficace ?
Le premier ministre, Manuel Valls, en renonçant, le 29 août, à plafonner les loyers, hormis dans la capitale, a relancé le débat entre pro- et anti-régulation. La mesure est pourtant populaire auprès des 6,5 millions de locataires du parc privé, qui supportent, pour se loger, un taux d’effort financier jamais atteint. Nicolas Sarkozy l’avait adoptée lors de la campagne présidentielle de 2012. « Le logement est trop cher, pas seulement à Paris mais dans de nombreuses agglomérations, et il faut une intervention publique », appuie Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Après Lille, la communauté d’agglomération Grenoble-Alpes Métropole a d’ailleurs, lundi 1er septembre, annoncé sa volonté d’expérimenter le dispositif d’encadrement des loyers.
Mais une telle réglementation n’arriverait-elle pas trop tard, alors même que les loyers s’assagissent ? Ils n’ont (…) progressé, sur le plan national, que de 0,6 % au premier semestre par rapport à la même période de 2013, lors d’un changement de locataire. Cette modération relative s’observe dans l’agglomération parisienne, avec +2,3 % de hausse moyenne au 1er janvier par rapport à la même date en 2013. Même si les nouveaux entrants encaissent toujours des hausses significatives: +3,3 % en proche banlieue, +7,1 % à Paris intra-muros. Ce qui semble justifier la décision de M. Valls d’y instaurer un plafonnement.

Une forme d’encadrement des loyers à effet limité existe déjà
Peu de gens le savent, mais, depuis le 1er août 2012, les loyers ne sont pas libres. Leur augmentation est, à l’arrivée d’un nouveau locataire (…) limitée à l’évolution de l’indice de révision des loyers (IRL) (…). L’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP) a constaté que 60 % des bailleurs qui remettent en location observent cette règle, mais 40 % l’outrepassent, les locataires étant dépourvus de moyen de connaître le loyer antérieur. (…)

L’exemple allemand de régulation n’est pas forcément transposable
Le projet de Cécile Duflot, dans la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) allait plus loin : il ne se contentait pas de limiter la hausse en pourcentage mais fixait un plafond de prix en euros par mètre carré, de 20 % au-dessus du prix médian, calculé par un observatoire dans chacune des villes, décliné par quartier, type de construction et taille de logement. L’ex-ministre s’inspirait de l’exemple allemand des loyers miroirs dans lequel chaque ville dispose d’un argus des prix auquel les locataires peuvent se référer et demander un alignement, en justice. Mais, en Allemagne, pays de locataires (plus de 60 % des habitants), le marché est très fluide et les prix raisonnables même dans les grandes villes – entre 6 et 8 euros le mètre carré mensuel. (…)

Le précédent de la loi Quilliot a montré les limites du plafonnement
Plafonner les loyers peut, en outre, décourager des propriétaires de louer. C’est ce qui était arrivé dans les années 1980, après l’adoption de la loi Quilliot (26 juin 1982). Protection des locataires et modération des hausses de loyer ont fait fuir de nombreux bailleurs, notamment institutionnels. (…) Un autre risque, c’est d’aligner tous les loyers sur les prix médians et de renchérir l’offre jusqu’ici meilleur marché. La loi Duflot prévoit, en effet, que si le loyer est inférieur de 30 % à la référence médiane, il peut s’aligner, sans recours pour le locataire.
« Nous avions observé ce phénomène de rattrapage des loyers les moins chers sur les plus chers lors de la mise en place de la loi Quilliot, avec la notion de loyer manifestement sous-évalué », admet Geneviève Prandi, directrice de l’OLAP. Le conseil d’analyse économique avait appelé, dans une note d’octobre 2013, à la prudence sur ce mode de fixation des loyers, préconisant une expérimentation avant toute généralisation. Paris, poisson pilote, s’y emploiera donc.

Extrait du Journal Le Monde, publié en septembre 2014 par Isabelle Rey-Lefebvre

Questions :

  1. Construisez sur un schéma l’offre et la demande de logement sur le marché locatif. Si le marché n’est pas régulé, où s’établit le prix d’équilibre ? Montrez également la quantité de logements loués dans cette situation.

La demande, qui résulte de l’agrégation des demandes individuelles, est décroissante (loi de la demande). L’offre, qui résulte de l’agrégation des offres individuelles, est croissante (loi de l’offre). L’équilibre s’établit en E, au prix p* qui permet d’égaliser l’offre et la demande de logements. La quantité de logement loués est q* dans cette situation.

N.B : Toujours vérifier que le schéma est construit avec les QUANTITES en ABSCISSES, et les PRIX en ORDONNEES.

Schéma 1 de la question 1
  1. Le document 3 évoque une augmentation des loyers entre 2013 et 2014. D’après vos connaissances, donnez un exemple de ce qui peut provoquer une augmentation de prix sur un marché concurrentiel ? Le document 1 montre que le nombre de ménages a pu augmenter davantage que le nombre de logements. Comment cela se traduirait-il graphiquement ?

Sur un marché concurrentiel, le prix peut augmenter suite à un choc d’offre ou un choc de demande. Par exemple, un choc de demande positif (la demande augmente) conduit à un déplacement de la courbe de demande vers le haut et la droite du schéma et à un nouvel équilibre avec davantage de logements échangés pour un prix plus haut.

Schéma 2 de la question 2

(Similairement, on pourrait imaginer un choc négatif de l’offre qui conduise à un déplacement de la courbe d’offre vers le haut et la gauche du schéma. On aurait alors une plus petite quantité échangée à un plus haut prix). D’après le document 1, le nombre de ménages a pu augmenter en raison d’une évolution de la société : il y a davantage de séparations, une évolution des modes de cohabitation (cela pourrait signifier que les jeunes partent plus tôt de chez leurs parents, que les personnages âgées vivent davantage seules qu’avec leurs enfants, etc.) Cela pourrait justement se représenter par un déplacement de la courbe de demande de logement vers le haut et la droite du graphique.

  1. Le marché du logement a parfois été jugé trop tendu dans certaines agglomérations et les loyers ont été encadrés : en 2014 par la loi ALUR sur laquelle porte l’article du journal Le Monde du document 3, ou en 1982 par la loi Quillot également évoquée dans l’article. Montrez sur votre schéma l’effet d’un plafonnement des loyers sur la quantité de logements loués.

Si l’Etat introduit un prix plafond sur le marché, il se représente sur le schéma par une droite horizontale en-dessous du prix d’équilibre.

Schéma 3 de la question 3

N.B : Attention !! un prix PLAFOND est nécessairement EN-DESSOUS du prix d’équilibre. Car si on introduit un prix à ne pas dépasser, c’est qu’on trouve que le prix de marché est trop élevé, on veut donc fixer un prix plus bas. (Si un gouvernement avait l’idée saugrenue d’introduire un prix plafond supérieur au prix de marché, ça ne servirait à rien !! le bien s’échangerait tout simplement au prix de marché ! Si votre envie naturelle c’est d’échanger au prix de 5 schmilblicks, et que l’Etat vous gronde en vous faisant les gros yeux « attention !! on ne dépasse 7 schmilblicks ou je me fâche », et bien vous vous demandez ce qui lui prend. Vous n’aviez pas du tout l’intention de dépasser 7 schmilblicks, vous êtes à 5…!)

A ce prix plafond la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte.
Le prix d’équilibre est le seul qui permette d’égaliser l’offre et la demande, c’est sa définition. Si on fixe artificiellement un autre prix, offre et demande ne coïncident plus.
Il y a donc un excès de demande sur ce marché lorsqu’il y a prix plafond, et donc un rationnement. Certaines personnes qui voudraient un logement, et qui auraient les moyens de le payer au prix en vigueur, n’en trouvent pas. Il n’y a pas assez de propriétaires disposés à mettre leur logement en location à ce prix.

  1. D’après vos connaissances est la signification économique de la pente de la courbe d’offre ?

La pente des courbes d’offre et de demande représente la sensibilité au prix. Plus une pente est forte (en valeur absolue), donc plus une droite tend vers la verticale, plus l’offre ou la demande sont rigides.
Ce sont des situations où le consommateur ou le producteur sont accrochés à une quantité : un consommateur ne peut pas facilement renoncer au produit, même s’il est cher, ou un producteur doit écouler une quantité, même si elle se vend mal. Au contraire, lorsque la droite tendent vers l’horizontal, c’est que le consommateur ou le producteur sont sensibles au prix. A la moindre variation de prix, ils changent considérablement leur plan de demande ou d’offre.

Pour l’offre de logement, si le droite est plutôt verticale, c’est que l’offre est rigide. Le nombre de logements disponible à la location est difficile à changer. Les propriétaires veulent louer coûte que coûte et non pas garder des logements vides, et ils ne peuvent pas construire rapidement de nouveaux logements. Si la droite est plutôt horizontale, c’est que l’offre est élastique : une variation de prix des loyers peut rapidement convaincre des propriétaires de mettre en location des logements sinon vacants, ou convaincre des promoteurs de construire.

  1. A l’aide du document 2, montrez la différence d’incidence d’un plafonnement des loyers entre une situation où l’offre est très pentue, et une situation où l’offre est plate. Dans laquelle des deux situations la politique d’encadrement des loyers est-elle la plus efficace ? Le document 3 dit :

« Plafonner les loyers peut, en outre, décourager des propriétaires de louer. C’est ce qui était arrivé dans les années 1980, après l’adoption de la loi Quilliot (26 juin 1982). Protection des locataires et modération des hausses de loyer ont fait fuir de nombreux bailleurs, notamment institutionnels. »

Cette citation plaide-t-elle pour une portion de courbe d’offre plutôt pentue ou plutôt plate ?

On voit sur le document 2 que lorsque l’offre est élastique donc les offreurs sensibles au prix (graphique de gauche, la droite d’offre est quasiment horizontale), un prix plafond réduit fortement la quantité de logements disponibles à la location. Au contraire, lorsque l’offre est rigide (graphique de droite), le prix plafond réduit toujours la quantité de logements disponibles, mais beaucoup moins.
Ainsi, une politique de plafonnement des loyers peut avoir un effet désastreux si l’offre est très élastique, mais un effet intéressant si l’offre est rigide.

La citation laisse à penser que l’offre est tout de même sensible au prix, puisque certains bailleurs cessent de mettre leur logement en location lorsque les loyers sont plafonnés.


Découvrez en vidéo : Comprendre l’offre et la demande : leurs pentes et la formation de l’équilibre.

Durée : 10:08

Approfondissement : Pourquoi le coût marginal détermine-t-il l’offre sur un marché?

Notions : Coût marginal ; productivité marginale ; coût total : coût moyen ; offre.

Document 1 : les coûts d’une entreprise en CPP

Document 1 : les coûts d'une entreprise en CPP

Document 2 : Coût marginal et production d’électricité

Document 2 : Coût marginal et production d'électricité

L’offre d’électricité provient des centrales de production. Pour l’examiner, il faut lister tous les moyens de production disponibles en France. Il s’agit ensuite de les classer, afin de déterminer quelle centrale doit être démarrée en priorité. Pour cela, un seul critère : le coût de production marginal. Il s’agit, pour une centrale en fonctionnement, du coût lié à la production d’un seul MWh supplémentaire. Essentiellement le coût du combustible associé, donc. Mettons-nous à la place d’un exploitant de centrale électrique. A chaque instant, la seule question qu’il doit se poser est : dois-je allumer ou éteindre ma centrale ? Pour cela, il compare le prix de gros de l’électricité d’une heure donné avec son coût marginal de production. Si produire un MWh supplémentaire lui rapporte davantage que de le produire, il démarre la centrale. Sinon, il ne la démarre pas. Bien sûr, en pratique, le raisonnement est plus complexe, et prend en compte les contraintes techniques et économiques liés au redémarrage des centrales. On n’éteint pas une centrale nucléaire si facilement. La théorie reste pertinente : la décision du démarrage (ou non) d’une centrale dépend essentiellement des coûts marginaux. Ainsi, peu importe les coûts fixes (construction, RH…) : la centrale a intérêt à produire le plus possible, dès que le gain dépasse son coût marginal.
Le schéma ci-dessus montre une vision simplifiée des moyens de production classés par coût de production marginal croissant : le coût marginal des éoliennes et barrages hydrauliques « au fil de l’eau » (comme sur le Rhône) est quasiment nul, viennent ensuite les centrales nucléaires, les centrales à charbon, les centrales à gaz (CCGT = « Cycle Combiné Gaz Turbine »), etc.

Pour chaque heure, la demande en face de l’offre
Pour une heure donnée, on considère une consommation d’électricité en France. Les centrales vont alors fonctionner par coût marginal de production croissant, afin d’atteindre le niveau de consommation nécessaire. Supposons que ce soient les centrales à gaz qu’il faille démarrer en dernier pour rencontrer la demande. C’est donc le coût marginal de fonctionnement d’une centrale à gaz qui fixe le prix de gros de l’électricité. Dans notre exemple, les barrages hydro, les turbines à combustion, etc. n’auraient pas d’intérêt à offrir de l’électricité : ils coûtent plus cher que ce que le marché est prêt à payer. A l’inverse, les centrales à charbon, les centrales nucléaires, les éoliennes etc. coûtent moins cher que ce que le marcher est prêt à payer. Elles vendent au prix de marché, qui est supérieur à leur coût marginal de production. Nous l’avons souligné, cette explication est théorique ; elle permet néanmoins de comprendre undes problèmes majeurs du système électrique (…) : une centrale de pointe fonctionnant au fioul, qui ne tourne que quelques heures dans l’année, aura beaucoup de mal à rembourser ses coûts fixes. Or, une telle centrale est nécessaire, puisqu’elle permet d’éviter un black out, dans le cas, par exemple, d’un grand froid sans vent…

Adapté à partir d’un article de Julien Tedde, blog sur l’énergie

Questions :

  1. Qu’est-ce qu’un coût marginal ?
  1. Donnez une définition du coût marginal de production

Le coût marginal est le coût engendré par la production d’une unité supplémentaire.

Bonus : Le raisonnement « à la marge » est un des fondements de la microéconomie. C’est un principe très important. Le concept d’utilité marginale a permis par exemple de résoudre le paradoxe de l’eau et du diamant. L’eau est beaucoup plus utile que le diamant et pourtant, l’eau coûte beaucoup moins cher ! C’est que le diamant est rare alors que l’eau est disponible en abondance. Les premiers litres d’eau sont bien sûr très utiles, mais le dernier litre d’eau utilisé ne l’est pas tellement… L’eau coûte peu car son utilité marginale est faible.

  1. Votre amie Saskia vous dit : « J’étudie les SES plusieurs heures par jour, mais je sens bien que ma productivité marginale est décroissante ! » Expliquez ce qu’elle veut dire par là.

Elle veut dire qu’elle est de moins en moins efficace à mesure que les heures passent. La première heure passée à étudier est plus productive que la 2ème, qui est plus productive que la 3ème etc.

Saskia est toute fraîche et reposée lorsqu’elle prend son manuel et se met à étudier. Elle est très efficace. Au bout d’une heure, son cerveau se ramollit un peu, alors elle apprend moins vite la deuxième heure. A la 3ème heure, son cerveau se met à fumer et toutes les 10 minutes elle décroche complètement de sa leçon et part en association libre pendant une ou deux minutes. Cette 3ème heure lui permet encore d’apprendre deux ou trois choses, mais elle est beaucoup moins efficace que la deuxième heure, laquelle était déjà moins efficace que la première. A la 12ème heure de travail d’affilée, Saskia lit son manuel sans plus rien y comprendre. Sa productivité marginale est décroissante.

  1. À partir du document 2, expliquez pourquoi le coût marginal de production de l’électricité est croissant.

Le coût marginal de production de l’électricité, c’est-à-dire le coût du dernier Mwh produit, est croissant car car plus on a besoin de produire de l’électricité, plus on a recourt à des technologies de production coûteuses.

Le premier Mwh d’électricité est produit par des éoliennes, son coût est donc très bas. Mais le nombre d’éoliennes est limité, et à partir d’un certain niveau de production il faut se tourner vers les centrales nucléaires dont le coût de fonctionnement est plus élevé, et ainsi de suite jusqu’à la mise en marche des turbines à combustion dont le coût est très élevé.

  1. Coût marginal, prix de marché et quantités produites.
  1. Dans le tableau proposé au document 1, le coût marginal de la première unité produite n’est que de 2,5 schmilblicks alors que le coût total de la première unité est de 15 schmilblicks. Pourquoi cette différence ?

Si le coût total est supérieur au coût marginal pour la toute première unité produite, c’est qu’il y a un coût fixe de production. Ce coût fixe est de 12,5 schmilblicks (car coût fixe + coût variable = coût total, donc pour la première unité produite coût fixe + coût marginal = coût total).

  1. Complétez le tableau 1 en expliquant comment vous calculez le coût marginal, et comment vous calculez le coût moyen. Représentez graphiquement ces deux courbes.

Le coût marginal est le coût de la dernière unité produite. C’est donc la différence de coût total avec l’unité précédente. Le coût moyen est égal au coût total divisé par le nombre d’unités produites.

Coût marginal et coût moyen
  1. « Le coût marginal coupe le coût moyen en son minimum ». Est-ce bien le cas sur votre schéma ? Pour quelle quantité produite ?
    Bonus : pouvez vous expliquer pourquoi?

Le coût marginal est croissant tandis que le coût moyen décroit puis croit à nouveau. A la 3ème unité produite, le coût marginal est égal au coût moyen, la courbe de coût marginal coupe donc celle du coût moyen.

C’est toujours le cas pour la marge et la moyenne, et vous en avez déjà l’intuition ! Supposons que votre moyenne en SES soit de 12/20. Si votre professeur vous rend une nouvelle copie à 16/20, votre moyenne va augmenter. Si il vous rend une copie à 8/20, votre moyenne va baisser. La note marginale, la note de votre dernière copie rendue, si elle est supérieure à la moyenne, la fait monter, si elle est inférieure, la fait baisser. De la même manière, si le coût marginal est inférieur au coût moyen, le coût moyen baisse. Si le coût marginal est supérieur au coût moyen, et bien le coût moyen augmente !

  1. Supposons que le prix de marché soit à 25 schmilblicks par unité. Ce producteur a-t-il intérêt à produire et vendre une première unité ? A-t-il intérêt à produire et vendre la deuxième ? La 3ème ? La 4ème ? La 5ème ? Où va-t-il s’arrêter de produire ?

Il faut produire jusqu’au point où le coût marginal est égal au prix, c’est-à-dire 4 unités. Si chaque unité se vend 25 schmilblicks, le producteur a tout à fait intérêt à produire une première unité. Puisqu’il a pris la décision d’ouvrir l’entreprise (les coûts fixes sont déjà payés), cette première unité ne coûte que 2,5 schmilblicks et il la vendra 25 ! Il a bien évidemment intérêt à produire la deuxième unité. Cette deuxième unité va lui coûter 5 schmilblicks (coût marginal) et il la vendra 25 schmilblicks ! La troisième unité est toujours profitable. C’est à la 4ème unité qu’il faudra arrêter la production. A partir de là, la production d’une unité supplémentaire va devenir plus coûteuse que son prix. La 5ème unité ne doit pas être produite : ça coûterait 45 schmilblicks, et ça n’en rapporterait que 25…

  1. Expliquez l’extrait suivant du document 3.

« Mettons-nous à la place d’un exploitant de centrale électrique. A chaque instant, la seule question qu’il doit se poser est : dois-je allumer ou éteindre ma centrale ? Pour cela, il compare le prix de gros de l’électricité d’une heure donné avec son coût marginal de production. Si produire un MWh supplémentaire lui rapporte davantage que de le produire, il démarre la centrale. Sinon, il ne la démarre pas. »

Pourquoi peut-on dire que sur un marché, c’est le coût marginal de production qui détermine l’offre ?

Cet extrait veut dire que l’exploitant de centrale électrique fait le raisonnement de tout producteur : un raisonnement à la marge. Il se demande pour chaque unité si ça vaut la peine de la produire ou non. Si le prix auquel il peut vendre est supérieur au coût marginal, il produit la dernière unité, sinon, il ne la produit pas. Dans le cas d’une centrale électrique, le coût marginal de chaque unité sera identique à partir du moment où la centrale est allumée. L’exploitant se demande donc s’il faut ouvrir la centrale, et cela dépend donc du prix auquel le Mwh sera vendu.
Le coût marginal de production détermine l’offre, car chaque producteur offre la quantité qui égalise le prix et le coût marginal. Quand le coût marginal est croissant, il propose donc une offre croissante en fonction du prix.


Découvrez en vidéo : Comprendre les déplacements de l’offre et de la demande.

Durée : 8:32

Approfondissement : Taxes, pente des courbes et surplus

Notions : Pentes des courbes d’offre et de demande ; surplus du consommateur ; taxe et déplacement de la courbe d’offre.

Document 1 : Article du Journal Le Monde du 2 juillet 2019

Après avoir été tabou pendant des siècles, la question des règles fait peu à peu son apparition dans la sphère politique. Au 1er janvier 2016, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) a été baissée à 5,5 % sur les protections périodiques, alors qu’elles étaient jusqu’à présent taxées à 20 %, autant que les produits de luxe. En 2018, l’Écosse est allée plus loin en distribuant gratuitement ces produits d’hygiène aux écolières et étudiantes – une initiative qui devrait être expérimentée prochainement dans les écoles, hôpitaux ou prisons en France pour lutter contre la « précarité menstruelle ».
La question est loin d’être anecdotique. Bien que les situations personnelles varient, les premières règles apparaissent généralement entre 11 et 14 ans (13,1 ans d’âge médian) et se poursuivent jusqu’à la ménopause, qui survient entre 45 et 55 ans, avec une médiane autour de 51 ans. (…) En France, l’ensemble des femmes de 13 à 51 ans correspond à 15,5 millions de personnes, soit près d’un quart de la population totale en 2018. Combien coûtent les règles pour chacune de ces femmes ? Et pour combien d’entre elles cette dépense est-elle un fardeau ? En l’absence d’études françaises sur le sujet, nous avons tenté d’établir des estimations. (…) Même avec une estimation basse, le coût avoisinerait 100 à 150 euros par an (…) Dixeuros par mois, ou moins, cela peut sembler négligeable pour la plupart des Françaises. Mais pour les femmes en situation de précarité, il s’agit d’une dépense de plus qui vient miner le pouvoir d’achat et qui ne peut pas être contournée ou différée. La « précarité menstruelle » touche en premier lieu :

  • les personnes sans domicile fixe (…) (au moins 40 000 femmes sans abri concernées)
  • les étudiantes pauvres. (…) Selon un rapport de 2015 (…), cela correspond à 270 000 étudiantes dans le besoin ;
  • les plus précaires (…) soit 1,6 million de femmes entre 13 et 51 ans.


Baisse de TVA, remboursement… des pistes pour réduire le coût
Une première étape a été franchie, non sans difficultés, le 1er janvier 2016, avec la suppression de la « taxe tampon ». Plusieurs collectifs féministes estimaient injuste que les protections hygiéniques soient taxées comme des produits de luxe à hauteur de 20 %. Après un premier rejet à l’Assemblée nationale, les parlementaires ont réduit la TVA à 5,5 % sur les serviettes et tampons.
Certains opposants craignaient que cette baisse de taxe ne soit pas répercutée aux consommatrices et profite surtout aux fabricants et distributeurs. Trois ans et demi après, aucun bilan officiel n’a été tiré. Plusieurs indices montrent toutefois que la baisse de TVA a été répercutée au moins en partie :

  • le collectif Georgette Sand, à l’origine de la demande, estime que « les grandes enseignes des centres commerciaux et les sites spécialisés ont joué le jeu » (…)
  • Benoît Chauvin, cofondateur du collectif Objectif transition, avait relevé près de 2 800 références de prix juste avant et juste après la baisse de TVA et avait alors constaté une baisse de 12 %. (…)
  • les chiffres d’affaires du secteur en grande distribution, relevés par LSA ont suivi cette même courbe, baissant de 17 % entre 2015 et 2016, sous l’effet de la baisse de TVA, mais aussi de l’essor de produits alternatifs, avant de remonter légèrement en 2017 et 2018.

Le marché des protections périodiques a baissé de 13,4 % depuis la mise en place de « taxe tampon » La chute des ventes de serviettes, protège-slips et tampons en grande surface s’explique par la modification de la fiscalité mais aussi par l’essor de produits alternatifs, selon l’hebdomadaire spécialisé LSA. (…)

Document 2 : La TVA dans les recettes de l’Etat

Document 2 : La TVA dans les recettes de l’Etat

Document 3 : Incidence de la taxe selon la pente de la demande

Document 3 : Incidence de la taxe selon la pente de la demande
Document 3 : Incidence de la taxe selon la pente de la demande

Questions :

  1. Question 1 : Équilibre partiel et taxe
  1. Faites un schéma de l’équilibre partiel de l’offre et de la demande sur le marché des protections périodiques, en supposant que c’est un marché concurrentiel.

Pour réaliser le schéma, il faut toujours se rappeler que par convention on se place dans un repère avec les quantités en abscisses et les prix en ordonnées. C’est contre-intuitif, et c’est pour ça que le risque de se tromper est élevé, et lourd de conséquence ! En effet, les consommateurs et les producteurs choisissent les quantités en fonction des prix, mais ce raisonnement, on le doit à Léon Walras, alors que les graphiques, on les doit à Alfred Marshall, qui pensait dans l’autre sens… il n’y a pas besoin de retenir cette anecdote de l’histoire de la pensée économique, juste retiens bien qu’il faut faire TRES ATTENTION à mettre les prix en ordonnées et les quantités en abscisses, car sinon, c’est source de grosses erreurs pour la suite… Le moyen mnémotechnique, c’est de penser « PQ » en écrivant de gauche à droite…

Léon Walras contre Alfred Marshall

On trace une offre croissante en fonction du prix. L’offre correspond à l’agrégation des offres individuelles, et plus le prix est élevé, plus les offreurs produisent et mettent en vente de protections hygiéniques. La demande est décroissante en fonction du prix. Elle correspond à l’agrégation des courbes de demande individuelles. Plus le prix est élevé, moins les acheteuses consommeront de protections hygiéniques (car leur contrainte budgétaire va se resserrer, et elles vont tenter de substituer d’autres systèmes à celui des protections). Le schéma correspondra à la courbe d’offre noire (sans la taxe) et à la courbe de demande bleue du document 3.

  1. Si l’offre est taxée, comment va se déplacer la courbe d’offre ? Comment la quantité échangée va-t-elle varier par rapport à la situation d’équilibre sans la taxe ? Et le prix ?

Lorsqu’il y a une taxe, le plan des offreurs est modifié. Ils intègrent le coût de la taxe dans leur calcul. Le consommateur va payer un prix TTC – « toutes taxes comprises » – mais l’offreur ne va pas récupérer le montant de la taxe. Donc pour un prix TTC donné, il va offrir moins qu’avant. La courbe d’offre se déplace vers la gauche et vers le haut.

Sur le document 3, tu peux vérifier que pour un prix donné (en traçant une droite horizontale), la quantité offerte est moindre sur la courbe d’offre en rouge (avec la taxe) que la courbe d’offre en noire (sans la taxe). C’est parce que le consommateur paye le même prix dans les deux cas, mais l’offreur, lui, ne récupère pas le même prix. Dans un cas, il paye la taxe, et donc pour le même prix côté consommateur, il offre moins.

Pour connaître la nouvelle quantité échangée et le nouveau prix d’équilibre, on cherche le point de rencontre entre l’offre taxée et la demande. On voit sur le schéma du document 3 que le prix augmente par rapport à l’équilibre précédent, et la quantité échangée diminue.

  1. Question 2 : Taxe et pente des courbes
  1. Étudiez attentivement le document 3. Dans le cas n°1, la demande est assez verticale, tandis que dans le cas n°2, elle est plutôt horizontale. Quelle est la signification économique de ces deux formes de demande ?

La demande est décroissante. Cela veut dire que si on augmente le prix des protections hygiéniques, les femmes en achèteront moins. Mais elles peuvent être plus ou moins sensibles au prix.
Lorsque la demande est verticale, elle est rigide, donc peu sensible au prix. Cela veut dire que même si le prix des protections hygiéniques augmente beaucoup, la quantité demandée diminuera très peu. Cela veut dire que c’est un bien dont les femmes ne peuvent pas se passer facilement, même si cela grève leur budget.
Lorsque la demande est plutôt horizontale, elle est élastique, donc très sensible au prix. Cela veut dire que si le prix des protections hygiéniques augmente un peu, les femmes en achèteront tout de suite beaucoup moins. Cela veut dire que c’est un bien qu’elles peuvent facilement remplacer, ou dont elles peuvent tout simplement se passer. Pour une même augmentation de prix, la quantité diminue plus fortement lorsque la demande est plutôt horizontale que lorsqu’elle est plutôt verticale.

  1. Commentez la différence d’incidence de la taxe dans les deux cas : est-ce que l’effet de la taxe sur les quantités et le prix est le même ? Quelles sont les différences ?

On voit sur le document 3 que si l’offre est taxée, dans le cas où la demande est rigide, le prix augmente beaucoup et les quantités diminuent peu. Si la demande est élastique, le prix n’augmente pas beaucoup, mais les quantités diminuent fortement.

En fait, les offreurs essaient de « faire payer » la taxe aux consommatrices. Si la demande est rigide, ça marche. Les femmes ont besoin des protections hygiéniques, si on leur fait payer plus cher, elles « acceptent ». Tant pis, il faudra bien débourser, il est inenvisageable de toute façon de ne pas avoir de protections hygiéniques !
Si la demande est élastique, ça ne marche pas. Les consommatrices voient le prix augmenter, elles trouvent d’autres solutions. Elles investissent dans une coupe menstruelle, confectionnent des serviettes hygiéniques lavables, c’est bio !

  1. Donnez une définition du surplus du consommateur. Sur le schéma, quelle surface représente ce surplus pour un équilibre sans la taxe ? Même question pour le cas où l’offre est taxée.

Le surplus du consommateur est la différence entre le prix qu’il aurait été prêt à payer pour chaque unité consommée, et le prix qu’il paie effectivement. C’est-à-dire la différence entre la courbe de demande (le prix qu’il aurait accepté de payer en fonction de la quantité) et la droite horizontale du prix d’équilibre (le prix qu’il paie). C’est donc la partie avec les **** sur les schémas du document 3. Sans la taxe, on a la partie blanche + la partie grise avec les étoiles (équilibre 1). Avec la taxe on a seulement la partie blanche avec les étoiles. Quand on instaure une taxe, le surplus du consommateur diminue. Si tu as des difficultés à comprendre la notion de surplus, tu peux refaire des exercices d’application sur le surplus. (inclure un lien pour renvoyer vers ces exercices)

  1. Dans quel cas le surplus du consommateur diminue-t-il davantage ?

Le surplus du consommateur diminue davantage si la demande est rigide. C’est dans ce cas là qu’on peut dire que les consommatrices « payent » la taxe, plutôt que les offreurs. Même si c’est l’offre qui est taxée, les offreurs arrivent à répercuter ce coût sur les consommatrices, parce qu’elles sont prêtes à payer cher un bien dont elles ne peuvent se passer…)

  1. Question 3 : Lecture de documents
  1. Le document 2 montre la répartition des recettes nettes de l’État. Quelle est l’importance de la TVA dans ces recettes ? Comparez les recettes de TVA à celles obtenues grâce à l’impôt sur le revenu

La TVA représente 51,7% du budget de l’Etat. L’impôt sur le revenu représente 24,2% du budget de l’Etat, soit 27,5 points de différence.

  1. Le document 1 dit que l’âge médian des premières règles est de 13,1 ans. Qu’est-ce que cela signifie ?

Cela signifie que 50% des filles ont leurs premières règles avant l’âge de 13,1 ans, tandis que 50% des filles ont leurs premières règles après.

Ce n’est pas pareil que l’âge moyen, qui est plus bas, autour de 12 ans et demi. C’est parce que parmi la moitié des filles qui ont leurs règles avant 13,1 ans, il y a des plus grandes différences, certaines sont réglées très jeunes, d’autres proches de 13 ans. Parmi la moitié qui a ses règles après, on est davantage « tassé » pas très loin des 13 ans.

  1. Le document 1 dit, à propos d’une baisse de la TVA sur les protections périodiques :

« Certains opposants craignaient que cette baisse de taxe ne soit pas répercutée aux consommatrices et profite surtout aux fabricants et distributeurs. »
Expliquez cette phrase. Pourquoi la baisse de la taxe pourrait ne pas être répercutée aux consommatrices ? Rapportez ce concept à celui de la pente des courbes d’offre et de demande.

On a vu grâce à l’analyse du document 3 que lorsque la demande est rigide, ce sont les consommateurs qui payent davantage la taxe : le prix augmente beaucoup, la quantité vendue diminue peu, le surplus des consommateurs diminue beaucoup. Si la demande est élastique, au contraire la taxe est payée plutôt par les fabricants. La phrase du document 1 sera donc vraie si la demande de protections hygiéniques est élastique, donc si on pense que c’est facile pour les femmes de s’en passer, et que la taxe les conduit à se reporter vers d’autres produits de substitution. Si ce sont les fabricants qui payent réellement la taxe, et pas les consommatrices, baisser la taxe va aider les fabricants, et pas les femmes en âge d’être réglées.

  1. A votre avis, la demande de protections périodiques est-elle plutôt élastique ou rigide ? Aidez-vous du document 3 pour répondre. Peut-on espérer une forte baisse du prix grâce à la baisse de TVA sur ces produits ?

Le document 1 nous dit que la fin de la taxe tampon a coïncidé avec une diminution du prix des protections périodiques (attention ! Il faut rester prudent dans sa réponse. Corrélation n’est pas causalité, au besoin renvoyer un lien vers un exercice sur ce sujet). On peut penser que la baisse de la taxe est réellement répercutée aux consommatrices, ce qui voudrait dire qu’elles ont une demande rigide et n’ont pas beaucoup d’autres moyens lorsqu’elles sont réglées. Les serviettes lavables restent très contraignantes pour beaucoup, les habitudes dans ces domaines intimes sont lentes à changer, etc.


Découvrez en vidéo : La courbe d’offre : maximisation du profit et coût marginal.

Durée : 10:03

Application – Exercice 2 : Le surplus

Partie 1

Marcel a des scoubidous. Il rencontre Ginette qui a, elle, des roudoudous. Marcel salive déjà à l’idée de déguster un roudoudou et il demande immédiatement à Ginette combien de roudoudous elle lui donnerait en échange d’un scoubidou. Un roudoudou contre un scoubidou, et il serait aussi content que dans sa situation départ. Mais Ginette accepterait peut-être de lui en donner plus ? Car Ginette adore les scoubidous. Elle est prête à donner jusqu’à 4 roudoudous pour en avoir un.

  1. Supposons qu’ils se mettent d’accord pour que Marcel donne 1 scoubidou contre 2 roudoudous. Calculez le surplus de Marcel ainsi que le surplus de Ginette et le surplus total.

Le surplus d’un consommateur est la différence entre le prix qu’il était disposé à payer et le prix qu’il a effectivement payé. Marcel était prêt à échanger 1 scoubidou contre 1 roudoudou, et voilà qu’il en obtient 2. Formidable ! Il en a « gagné » un de plus. Il réalise un surplus d’un roudoudou. Ginette était prête à échanger 4 roudoudous contre 1 scoubidou, et voilà qu’elle n’en donne que 2 et obtient son scoubidou ! Elle était prête à laisser 2 roudoudous de plus, et finalement elle peut les garder. Elle a donc réalisé un surplus de 2 roudoudous. Le surplus total (celui de Marcel + celui de Ginette) est de 3 roudoudous.

  1. Supposons maintenant qu’ils se mettent d’accord pour que Marcel donne 1 scoubidou contre 4 roudoudous. Calculez à nouveau le surplus de Marcel et Ginette, et le surplus total.

Marcel était prêt à laisser 1 scoubidou contre 1 roudoudou et voilà qu’il en obtient 4 ! Son surplus augmente par rapport à la situation précédente, il est maintenant de 3 roudoudous. Ginette était prête à laisser 4 roudoudous contre 1 scoubidou et c’est exactement ce qui se passe à l’échange. Elle ne réalise aucun surplus. Le surplus total est toujours de 3 roudoudous, mais c’est désormais Marcel qui obtient tout.

Entre Marcel et Ginette, il y a une possibilité d’échange mutuellement avantageux, on peut dégager un surplus global en procédant à un échange. Ce surplus va se répartir entre Marcel et Ginette, et la répartition dépendra des termes de l’échange. 1 roudoudou contre 1 scoubidou, et c’est Ginette qui emporte tout le surplus, 4 roudoudous contre 1 scoubidou, et c’est Marcel qui emporte tout le surplus. Entre les deux ils se le partagent.

Partie 2

Voici le plan de demande de Marcel pour les roudoudous :

Prix du roudoudou (en schmilblicks)Quantité demandée par Marcel
1.0016
2.0012
3.008
4.004
4.253
4.502
4.751
5.000
  1. Tracez la courbe de demande de roudoudous de Marcel

Vous devez tracer un repère en vous rappelant que par convention les quantités sont toujours notées en abscisses et les prix en ordonnées. Vous tracez quelques points de la courbe en utilisant le plan de demande de Marcel et vous reliez les points.

schéma 1 de la question 1
  1. Le roudoudou est vendu sur un marché concurrentiel et le prix s’établit à 1 schmilblick le roudoudou. Combien Marcel va-t-il consommer de roudoudous ?

D’après le plan de demande de Marcel, si le prix s’établit à 1 schmilblick, il consommera 16 roudoudous.

Schéma 2 de la question 2
  1. Définissez le surplus du consommateur et hachurez sur votre schéma le surplus réalisé par Marcel.

Le surplus du consommateur est la différence entre le prix qu’il était disposé à payer pour un bien et le prix qu’il a effectivement payé.

Le premier roudoudou de l’année, Marcel est prêt à le payer 4,75 schmilblicks, d’après son plan de demande. Or il achète tous ses 16 roudoudous au prix unique de 1 schmilblick. Donc Marcel réalise un surplus de 3,75 schmilblicks sur le premier roudoudou qu’il achète. Graphiquement on peut voir la différence (trait rouge sur le schéma) entre la disposition à payer de Marcel et le prix effectivement payé pour le premier roudoudou.

Schéma 3 de la question 3

Le deuxième roudoudou, Marcel aurait été prêt à le payer 4,50 schmilblicks. Il ne l’aura payé que 1 schmilblick et aura réalisé un surplus de 3,50 schmilblick sur ce deuxième roudoudou, ce qui peut à nouveau se traduire graphiquement (deuxième trait rouge).

Schéma 2 de la question 3

Et ainsi de suite pour chaque roudoudou mangé, jusqu’au 16ème roudoudou que Marcel était prêt à payer 1 schmilblick et qu’il aura en effet payé 1 schmilblick, et donc sur lequel il n’aura fait aucun surplus.

En considérant que le roudoudou pourrait se diviser à l’infini en miettes de roudoudous, on peut revenir à une demande continue représentée par une droite et considérer que le surplus de Marcel correspond au triangle délimité par sa demande et la droite horizontale qui représente le prix de marché.

schéma 3 de la question 3

Partie 3

Voici un schéma de l’équilibre sur le marché concurrentiel du roudoudou

schéma de l’équilibre sur le marché concurrentiel du roudoudou
  1. Hachurez le surplus total du consommateur en vert, et le surplus du producteur en rouge

Le surplus du consommateur est la différence entre ce que les consommateurs étaient disposés à payer et le prix de marché, c’est-à-dire le prix effectivement payé. Graphiquement cela correspond à la portion située entre la courbe de demande et la droite horizontale du prix d’équilibre. Le surplus du producteur est la différence entre le prix minimum auxquels les producteurs étaient disposés à vendre et le prix du marché. Graphiquement cela correspond à la portion située entre la courbe d’offre et la droite horizontale du prix d’équilibre.

Schéma 1 de la question 1
  1. Marcel et Ginette ne sont plus tout jeunes, et le roudoudou a malheureusement perdu de sa superbe. La demande de roudoudous a diminué. Comment la courbe de demande va-t-elle se déplacer sur le schéma ? Quelle est la conséquence pour le surplus global ?

La demande baisse, donc la courbe de demande se déplace vers le bas et vers la gauche du schéma. (On peut vérifier que pour un prix donné, la quantité demandée est moindre sur la droite 2 que sur la droite 1).

Schéma 1 de la question 2

Lorsqu’on hachure à nouveau le surplus du consommateurs et du producteur, on s’aperçoit que la surface graphique est moindre que précédemment. Le surplus global a diminué.

Schéma 2 de la question 2

Découvrez en vidéo : Les surplus du producteur et du consommateur : définition, gains à l’échange et équilibre.

Durée : 6:17

Application – Les pentes des courbes d’offre et de demande

  1. Arthur et Saskia sont 2 consommateurs de myrtilles sauvages. Mais ils n’ont pas les mêmes goûts, pas le même budget, donc ne font pas les mêmes choix de consommation. Le schéma ci-dessous représente la demande de myrtille de chacun : DA est la demande d’Arthur et DS la demande de Saskia. Observez les pentes des demandes. Lequel des deux est le plus sensible à une variation de prix ?
Les pentes des courbes d’offre et de demande

C’est Arthur qui a une demande de myrtille plus sensible au prix que Saskia. Sa courbe est plus horizontale, alors que celle de Saskia est plus verticale. Pour une augmentation de prix donnée, sa demande va décroître plus que celle de Saskia.

Schéma 1 de la question 1
Schéma 2 de la question 1

Quand le kilo de myrtille est vendu au prix p1, alors Arthur en achète la quantité A1, de quoi faire une belle tarte. Si le prix augmente jusqu’en p2 , il en achète moins (loi de la demande) : la quantité A2 seulement. A ce prix-là, autant manger des framboises ou même se passer de dessert. Il se contentera d’une ou deux myrtilles pour la décoration. Cette petite variation de prix le conduit à renoncer à beaucoup de myrtilles. Il est assez sensible au prix. Saskia aussi mange moins de myrtilles lorsqu’elles sont plus chères (loi de la demande) : elle passe de la quantité S1 à la quantité S2. Mais c’est une petite différence. Saskia est vraiment « accro » à la myrtille. Sa demande est plus rigide, elle est moins sensible au prix. Pour une même variation de prix, Arthur renonce à plus de myrtilles que Saskia.

  1. On considère le marché du logement à la location dans une grande ville. Le graphique ci-dessous représente l’offre et la demande. Observez les pentes des deux courbes. L’offre est-elle plus sensible au prix que la demande ? Ou est-ce la demande qui est plus sensible au prix que l’offre ?
Schéma 1 de la question 2

La courbe d’offre est plus verticale, la courbe de demande est plus horizontale. C’est donc la demande qui est plus sensible au prix, tandis que l’offre est plus rigide. Si le prix du mètre carré était plus haut, l’offre augmenterait (loi de l’offre), et la demande baisserait (loi de la demande), mais la demande baisserait dans une proportion bien supérieure à l’augmentation de l’offre. On peut supposer que la demande est sensible au prix car lorsque les loyers deviennent trop chers en centre ville, les habitants ont la possibilité de s’éloigner vers les quartiers de périphérie, la banlieue ou des villes avoisinantes. Et vice-versa : si les loyers baissent, les habitants de la périphérie vont préférer s’installer intramuros. L’offre au contraire est rigide, car le nombre de logements disponibles à un instant donné est limité. Si le prix augmente, davantage de propriétaires de logements vides ou peu utilisés sont incités à le mettre en location, mais cette réserve de logements est petite. Pour que l’offre augmente réellement, il faut construire de nouveaux logements, ce qui est long. L’offre n’est donc pas si réactive que la demande.

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L’économie en se divertissant

Épisode 4 : La sensibilité de la demande – Durée : 13:37
Épisode 5 : Chocs d’offre et de demande – Durée : 17:14
Épisode 6 : Comment se construit la courbe d’offre ? – Durée : 17:46
Episode 7 : Le profit du producteur – Durée : 17:22